Histoire de la Protection Civile au Maroc
Missions de la Protection civile
Organisation territoriale de la Protection Civile
Histoire de la Protection Civile au Maroc
Un siècle d'histoire

Depuis les temps les plus reculés, l’Homme a dû développer des techniques et des comportements afin de se protéger des dangers, des épidémies, des animaux, et a compté sur l’entraide pour surmonter catastrophes et autres fléaux qui ont menacé son existence. Cette protection tant recherchée est devenue de plus en plus élaborée et relève aujourd’hui en grande partie de l’Etat et des acteurs socio-économiques.

Au Maroc, l’intervention de l’Etat pour la protection et le secours des populations en cas d’accident ou de catastrophe est témoignée par de nombreux manuscrits, mais a été institutionnalisée en 1917 par la création, dans certaines villes, de Corps de Sapeurs-pompiers ayant pour mission de « combattre tout sinistre public et en particulier les incendies ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La fin des années 20 reste tout aussi importante dans la mesure où elle marque la création du Service de "Défense Passive" qui visait à limiter les risques encourus par la population civile lors de conflits armés, surtout du fait des raids aériens. Avec le temps, ce service a vu son champ d’action s’élargir pour inclure la protection et la sauvegarde des personnes et des biens contre les catastrophes en « temps de paix » avec l’adoption du vocable "Protection Civile" plus large et plus adapté aux nouvelles tâches qui lui sont assignées notamment la gestion des risques générés par la nature ou par l’activité humaine (inondations, séismes, feux de forêts, incendies divers, accidents de transport, etc.).

En 1961, « Protection Civile » et « Sapeurs-pompiers » fusionnent à travers la création, au sein du Ministère de l’Intérieur, du « Service général de protection et de secours » qui deviendra en 1976 « Inspection de la Protection Civile » avec la nomination d'un officier Général des FAR à sa tête par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II en 1979. En 1984, la gestion du Corps des Sapeurs-pompiers, créé en 1977 et devenu Corps National de la Protection Civile en 2000, qui incombait jusque là aux communes, est transférée à l’Etat.

En 1987, les attributions dévolues au Ministère de l’Agriculture et de la Réforme Agraire en matière de lutte antiacridienne sont transférées à l'Inspection de la Protection Civile.

Compte tenu des missions de plus en plus importantes qui lui sont confiées, cette Inspection a été érigée en Direction en 1997 puis en Direction Générale en 2009. Son personnel, assujetti aux règles de discipline militaire en vigueur dans les Forces Armées Royales conformément aux dispositions du décret-loi n° 2-16-814, a bénéficié d'un nouveau statut fixé par Dahir en 2018.

Quelques photos historiques :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Centre de secours de Tetouan en 1966/1967, date de création : 1915

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Centre de secours de Rabat en 1966/1967

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Centre de secours de la ville d’Oujda en 1966/1967

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Centre de secours Casablanca - Aïn Sebaâ - en 1966/1967

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Premier défilé des Sapeurs-pompiers du Maroc (17 NOVEMBRE 1966)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sapeurs-pompiers du centre de secours Poggi en action sur un feu d’atelier à Casablanca aux années 1950

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sapeurs-pompiers en action sur un feu déclaré dans un établissement à Casablanca en 1953

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Feu au souk Korea à Casablanca en 1954

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Feu de navire en 1969

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Feu de baraques à Casablanca en 1965

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Séisme d’Agadir en 1960

 

Missions de la Protection civile

“ La Protection Civile est avant tout une affaire de prise de conscience car chaque citoyen doit savoir lorsqu’il est contraint de se défendre que ce soit sur le plan militaire ou faire face, à Dieu ne plaise, à une catastrophe naturelle, qu’il est mobilisé pour venir en aide à son frère afin de concrétiser la solidarité et l’entraide qui sont considérées comme des caractéristiques de l’islam et de l’éthique musulmane                      

Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, 06 juin 1979

Certains limitent la mission de la Direction Générale de la Protection Civile à la simple extinction des incendies et à l'évacuation des victimes des accidents de la circulation. Or, son champ d'intervention est beaucoup plus large et complexe et couvre plusieurs risques aussi bien générés par les forces de la nature (séismes, inondations, invasions acridiennes…) que par les activités humaines (fuites de gaz toxiques, accidents impliquant le transport de matières dangereuses, accidents de transport  terrestre, ferroviaire, aérien ou maritime, pollution, ruptures de barrages, etc..).

L’article 36 du décret n° 2.08.159 du 16 janvier 2009 modifiant et complétant le décret n° 2.97.176 du 15 décembre 1997, relatif aux attributions et à l’organisation du Ministère de l’intérieur, définit la Direction Générale de la Protection Civile comme étant un organisme national de réflexion, de recherche, d’étude, de consultation et d’intervention pour la protection des personnes et des biens en toutes circonstances.

Structurée en une Direction Générale au sein du ministère de l’Intérieur, cette institution porte secours à la population lors d’événements majeurs naturels ou technologiques ou encore d’accidents de la vie courante, à l’aide de moyens humains et matériels spécialisés.

A cet effet, les missions suivantes lui sont dévolues :

  • Lutter contre les différents accidents quotidiens et porter secours aux populations ;
  • Préparer et coordonner les actions de protection et de secours lors de grande catastrophe ;
  • Assurer la protection et la sauvegarde de la population et du patrimoine national lors de circonstances ressortissant de la défense civile ;
  • Combattre tous sinistres en particulier les incendies ;
  • Effectuer des études et des recherches sur les catastrophes et identifier les mécanismes de gestion des risques permettant d’y faire face ;
  • Contribuer à la prévention des risques et au développement de l’arsenal juridique et technique pour l’atténuation de leurs effets ;
  • Contribuer à la protection des établissements publics et privés contre les accidents en essayant de réduire leur probabilité d’occurrence 
  • Promouvoir les actions de sensibilisation et d’information des populations sur les risques auxquels elles sont exposées ;
  • Veiller à la mise en place et à l’application des plans d’urgence et  de secours ;
  • Coopérer avec les organismes compétents pour le développement du système de prévision et d’alerte de la population ;
  • Veiller à la préparation des opérations de lutte anti-acridienne en coopération avec les autorités compétentes.

La Direction Générale de la Protection Civile a aussi pour mission d’encourager les recherches et les études dans le domaine de la protection civile et la gestion des risques.

Organisation territoriale de la Protection Civile

La Direction Générale de la Protection civile est un organisme public relevant du Ministère de l’Intérieur. Son organigramme se présente comme suit : 

 

 

 

La Direction Générale de Protection civile compte un effectif de 8532 fonctionnaires au niveau central et au niveau des services extérieurs. Les professionnels opérationnels au niveau des services extérieurs sont disponibles 24 heures sur 24 et 365 jours par an et sont répartis sur l’ensemble des unités de Protection Civile du territoire national.

Services extérieurs

Le rapprochement des secours au profit des populations et la réduction des délais d’intervention exigent l’implantation des unités de secours à des distances raisonnables répondant aux normes reconnues au niveau international. Dans cet objectif, la Direction Générale de la Protection Civile a créé des services extérieurs qu’elle a répartis à l’échelon national dans le souci de répondre à cette problématique.

Les services extérieurs, créés auprès de la Direction de la Protection Civile (érigée en Direction Générale par décret n° 2.08.159 du 16 janvier 2009) par arrêté du ministre de l’Intérieur n° 1502-02 du 23 octobre 2002 (article 1), sont constitués de :

  • Commandements régionaux de la Protection civile ;
  • Commandements préfectoraux et provinciaux de la Protection civile.

Les commandements régionaux, au nombre de 12, gérés par des Commandants régionaux, sont placés sous l'autorité du Wali. Ils sont chargés de :

  • Promouvoir la prévention des risques ;
  • Contribuer à l'organisation, l'animation et la coordination des mesures relatives à la protection des personnes et à la sauvegarde de leurs biens ;
  • Coordonner les opérations de sauvetage des personnes et de sauvegarde de leurs biens en cas de catastrophe ;
  • Veiller à la bonne gestion administrative et technique des différentes unités régionales de la protection civile ;
  • Prendre toutes les mesures préventives pour rendre la région moins vulnérable face aux risques.

Les commandements régionaux de la Protection Civile comprennent les services régionaux suivants :

  • Le service administratif et technique 
  • Le service médical 
  • La salle opérationnelle et l'Unité Mobile Régionale d'Intervention.

Ces commandements régionaux comprennent également des commandements préfectoraux et provinciaux placés sous l'autorité du gouverneur de la province ou de la préfecture. Les Commandants provinciaux ou préfectoraux sont chargés de veiller sur la sécurité des citoyens et la sauvegarde de leurs biens en toutes circonstances et de ce fait, ils sont chargés de :

  • Prendre toutes les mesures susceptibles de prévenir les risques naturels, technologiques et bâtimentaires 
  • Contribuer à la formation et à la sensibilisation des citoyens et des agents de sécurité des administrations publiques, des collectivités locales et des établissements publics et privés 
  • Gérer le bureau chargé de l'étude de la conformité des plans de construction aux normes de sécurité en matière de protection civile 
  • Répertorier les risques spécifiques à la province ou à la préfecture 
  • Gérer et animer les unités d'intervention en cas de catastrophe ou de demande de secours ;
  • Proposer les mesures susceptibles d'alerter les citoyens en cas de risques.

Centres de secours 

Rattachés aux commandements provinciaux ou préfectoraux, les centres de secours ont pour mission notamment la protection des personnes, des biens et de l’environnement en cas d’accident, de sinistre ou de catastrophe, dans la limite de leur périmètre d’intervention. Ces postes sont judicieusement répartis sur l’ensemble du territoire national selon les normes reconnues au niveau international.

Ce rapprochement des secours au profit des populations permet de garantir une meilleure couverture et une mobilisation plus efficace des moyens humains et matériels en réduisant les délais d’intervention des services de secours.

Unité Mobile Nationale d’Intervention (UMNI) 

Dans le cadre de la politique de proximité prônée par la Direction Générale de la Protection Civile, et dans le souci de donner plus d’efficacité à ses services, l’Unité Mobile Nationale d’Intervention a été créée et rattachée aux services centraux par décision du Ministre de l’Intérieur n° 292.09 du 26 janvier 2009 (article 1). Celle-ci a pour mission :

  • Fournir le soutien logistique, technique et médical aux unités de protection civile en cas de besoin surtout lors d'opérations majeures et d'accidents graves ;
  • Contribuer à l’encadrement et la sécurisation des grands rassemblements ;
  • Mettre en place les dispositifs de sécurité préventifs dans les sites à risques ;
  • Participer aux opérations internationales de sauvetage dans le cadre d'accords bilatéraux et internationaux.
Ecole Nationale de la Protection Civile (ENPC)

L’Ecole de la Protection Civile est instituée par décret n° 2.83.288 du 31 janvier 1985, elle est réorganisée sous la dénomination « Ecole Nationale de la Protection Civile » par décret n° 2-18-172 du 25 juillet 2018 (article 1er).

Basée à Casablanca, l’Ecole Nationale de la Protection Civile est un espace propice au développement et au renforcement des connaissances. Sa mission principale consiste à assurer la formation initiale et la formation continue auxquelles s’ajoute la formation spécialisée au profit du personnel de la Protection Civile en matière de prévention, de sauvetage, de secours, de gestion des risques et aléas, de lutte contre les accidents et catastrophes, et en disciplines scientifiques, techniques et administratives connexes. Elle a également pour mission d’effectuer des recherches et des études et d’organiser des conférences, séminaires et ateliers dans les domaines relevant du champ de compétence de la Protection Civile.

D’autres attributions incombent à l’Ecole Nationale de la Protection Civile notamment la formation, sur demande, en matière de secourisme et des techniques de lutte contre les débuts d’incendies, au profit des personnels d’établissements publics ou privés.

L’Ecole Nationale de la Protection Civile  a conclu plusieurs accords de coopération et de partenariat avec des établissements de formation et d’autres organismes publics et privés, nationaux et étrangers, œuvrant dans la recherche et la formation en matière de Protection civile.

Centre National de Lutte Anti-Acridienne (CNLAA)

Outre ses attributions de secours et de sauvetage, la Protection Civile a été également appelée à assurer l’activité de lutte anti-acridienne en 1987, date à laquelle les attributions dévolues au Ministère de l’agriculture en matière de lutte anti-acridienne ont été transférées au Ministère de l’Intérieur (Inspection de la Protection Civile) par décret n°2-87-771 du 16 novembre 1987 (23 Rabia I 1408).

Basé à Ait Melloul (Agadir), le Centre National de Lutte anti-acridienne, relevant de la Direction Générale de la Protection Civile, a été créé pour faire face de façon permanente aux invasions acridiennes. Il a pour mission :

-La gestion et la coordination des opérations de lutte antiacridienne ;

-La surveillance et le contrôle des invasions acridiennes ;

-La formation du personnel du Centre dans le domaine de la lutte antiacridienne ;

-La contribution à l'élaboration de recherches et d'études sur le criquet pèlerin ;

-Le recueil et l’exploitation des informations sur les criquets pour la préparation d'une stratégie intégrée de lutte antiacridienne.

Le Centre National de Lutte anti-acridienne (CNLAA) dispose actuellement de matériel et d’équipement nécessaires à sa mission notamment de véhicules Tout-terrain, de matériels de traitement de différents types et de lots de matériel de campement, de protection, de prospection et de matériel de transmissions.

Dépôts ministériels 

Dans le cadre de sa stratégie de gestion des catastrophes et de préparation de la réponse à celles-ci, et pour que ses services soient fin prêts pour intervenir à l’intérieur du pays comme à l’étranger, la Direction Générale de la Protection Civile a aménagé des dépôts ministériels régionaux destinés à l’entreposage des équipements pour sinistrés en préparation à d’éventuelles catastrophes de grande envergure.

Situés à proximité des aéroports ou des axes autoroutiers, ces dépôts permettent d’assurer une rapidité d’envoi des moyens de secours aux zones sinistrées. Ainsi, six dépôts régionaux ont été créés dans les villes de Salé (Laârjat), Agadir, Fès, Larache, Nador et Imzouren. Deux autres dépôts sont en cours d’équipement aux villes de Guelmim et Oujda.

Les réserves stockées dans ces dépôts répondant aux normes parasismiques et thermiques, réparties à travers le territoire national, permettent d’approvisionner les zones sinistrées en moyens logistiques notamment en moyens d’hébergement tels que couvertures, lits de camp et tentes et autres moyens de secours et d’intervention.

La localisation de ces dépôts se présente ainsi 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Centre d’excellence (NRBC) 

La Direction Générale de la Protection Civile dirige le Bureau régional de prévention des risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC) pour les pays riverains de la Façade Atlantique Africaine s’inscrivant dans le cadre de l’initiative des centres d’excellence (CdE) de l’Union Européenne (UE). Il vise à développer une approche conjointe de prévention des risques NRBC (catastrophe industrielle, transport des déchets, pandémies, etc.) dont les incidences sécuritaires exigent des normes optimales de sécurité.

Ce bureau régional, inauguré le 19 mars 2013, est basé à la Direction Générale de la Protection Civile à Rabat. Il a pour mission de renforcer la coopération sécuritaire, échanger les expertises et coordonner les activités relatives à cette initiative avec les points focaux nationaux des pays partenaires dont la Mauritanie, le Sénégal, le Liberia, la Côte d'Ivoire, le Togo, le Bénin, le Cameroun, le Gabon et la Sierra Leone.

Parmi les priorités régionales la gestion des risques chimiques dans les installations classées, la gestion des épidémies, le transport des matières dangereuses, la sécurité sanitaire des aliments et la gestion des déchets chimiques et biologiques.